Un projet commun

A l’occasion du 3ème anniversaire de The Happy Collective, j’ai envie de revenir sur la genèse de cette aventure et le fonctionnement de notre collectif. Dès 2017, je me penche sur les questions du bonheur au travail : quels sont les ingrédients qui permettent à n’importe quel.le collaborateur.ice de se sentir épanoui.e dans son entreprise ? Un sujet sur lequel je planche à coups de lectures et d’interviews, et qui me semble bien trop vaste à défricher pour une seule personne. Je pars donc à la recherche d’expert.es sur les différents domaines qui constituent pour moi le bonheur au travail, parce que personne n’a la science infuse. A ma grande surprise, tous les expert.es que j’approche à cette époque acceptent ! En 2019 se construit donc organiquement The Happy Collective, un collectif d’une dizaine de personnes qui ont décidé de se lancer dans l’aventure collective, mus par un projet commun, celui d’allier leurs forces pour plus d’épanouissement en entreprise.

Des synergies

Les premières rencontres, physiques et digitales, nous permettent d’échanger sur nos expertises respectives, et de révéler des synergies. Nathalie a un client intéressé par le sujet porté par Louis. Stéphane demande à Gaëlle de mettre ses talents de comédienne formatrice au service de certaines de ses interventions. Guillaume et Louis abordent le collectif avec la même passion, la même envie de cohésion, mais des approches différentes. A ce moment-là, nous cohabitons. Avec nos premier.es client.es, je prends mes marques de chef d’orchestre : je prends le brief du commanditaire, échange avec les membres du collectif pour déterminer celles et ceux qui ont l’appétence et les compétences nécessaires et complémentaires pour réaliser la mission, puis chaque personne impliquée travaille individuellement, en binôme ou en petit groupe, pour délivrer un format (conférences, ateliers,…) adapté à la demande du commanditaire.

Des interactions empreintes d’humanité

En dehors des discussions liées à des rendez-vous client.es, et sous l’impulsion de certains membres du collectif, j’organise des rendez-vous réguliers, pendant lesquels nous discutons développement commercial, communication, ou pour célébrer le plaisir simple de travailler ensemble. Durant ces rencontres, un espace est créé pour que chacun.e puisse déposer, échanger sur ce dont il ou elle a envie : ses actualités professionnelles, l’humeur du jour, une découverte culturelle, un sujet qui lui tient à cœur, un événement soudain survenu dans son entourage,… Ce temps d’échange permet à chacun.e de révéler une partie de sa personnalité, et aux autres membres d’apprendre à s’adapter et à respecter l’autre dans toute sa différence. Tous les membres du collectif n’ont pas les mêmes opinions sur tous les sujets, parfois les débats sont houleux, mais cette parole authentique est permise et acceptée de tous, parce qu’ensemble nous nous sentons en sécurité psychologique au sein de notre collectif. Et la mise en place de cette sécurité passe par l’expression des besoins de chacun.e pour se sentir en confiance et prendre du plaisir à rejoindre ses camarades de jeu. Un exemple ? Gaëlle nous a très vite partagé son envie de collaborer avec des collectifs dans lesquels elle trouve de la joie. Avec nous, elle est servie !

Dans le même temps, j’ai noué des relations privilégiées avec chacun des membres du collectif. Louis est devenu mon mentor, Sabine et Stéphane me donnent régulièrement des conseils. J’adore travailler en binôme avec Gaëlle parce que nous sommes très complémentaires toutes les deux : elle a les idées, je les structure et je les rends possibles ! Je rencontre aujourd’hui certain.es partenaires du collectif en dehors d’un cadre purement professionnel, et quand je baisse les bras, ils me rappellent qu’ils sont disponibles, en soutien. Et je fais de même avec eux, un cercle vertueux en somme !

Guillaume se réfère à l’Elément Humain de Will Schutz pour résumer ce dont chacun.e a besoin pour se sentir bien dans un groupe. Mission accomplie au sein de The Happy Collective je crois !

Des responsabilités partagées

Une autre force du collectif ? Le partage des responsabilités. La gouvernance même du collectif s’est créée dans un élan d’implication global. Je pense que la base de ce fonctionnement participatif, c’est une volonté de transparence sur le fonctionnement du collectif et la redistribution de ses richesses. Les modalités de fonctionnement ont été réfléchies en commun, elles sont claires, connues et acceptées de tous. Tous les membres du collectif participent aux décisions prises, s’ils le souhaitent et en fonction de leurs disponibilités. Au début de l’aventure, j’ai eu l’envie de rassembler tous les membres du collectif à chaque réunion, afin de sensibiliser, de mobiliser, d’informer, de gratifier chacun.e de mes partenaires. Ce modèle s’est rapidement révélé inopérant. Avez-vous déjà tenté de rassembler régulièrement un panel de plus de dix indépendants sans déperdition ? Un vœu pieu ! Au départ je reportais les réunions, aujourd’hui j’ai accepté que les décisions soient prises avec les personnes disponibles. Ce fonctionnement est connu et accepté de tous, et grâce à ce processus, le collectif avance plus vite et plus loin !

Une intelligence collective

Aujourd’hui The Happy Collective n’est plus seulement un agglomérat d’expertises au service de l’entreprise. Ses membres se connaissent, travaillent ensemble même en dehors du collectif. Ce qui était au départ une somme de compétences a laissé place à la formule magique de l’intelligence collective : 1+1=3. Quelques mois après avoir fait connaissance nous est venue l’envie de créer des projets à plusieurs voix. Pour exemple, Matrix, un parcours pluri-ateliers qui a pour but de transformer le fonctionnement des équipes, a vu le jour grâce à la complémentarité de 4 profils différents et complémentaires, qu’on se réfère au MBTI, au DISC ou à l’ennéagramme. Un réuniologue, une comédienne formatrice, un concepteur de jeu / geek / infaillible à la technique et une chef d’orchestre font équipe, qu’est-ce que ça donne ? Un atelier de cohésion d’équipe ludique et survolté, maîtrisé en termes de techniques et de timing. En atelier, nous appliquons à nos participants ce que nous observons dans notre fonctionnement à nous, et l’électrochoc est inévitable.

Des forces complémentaires

Certes, chacun.e sa fonction et son domaine de prédilection, et il y a des synergies. Mais l’être humain ne peut être réduit à son rôle dans l’entreprise. Ce qui m’enthousiasme le plus, c’est de voir les forces des uns et des autres s’exercer pendant nos réunions et nos travaux d’équipe. Louis, symbole de discipline et de rigueur, tient souvent le rôle de time keeper. Gaëlle, qu’on pourrait surnommer « 1000 idées à la seconde », ouvre les chakras des partenaires qui touchent du doigt des univers auxquels ils n’auraient jamais osé penser. Guillaume va trouver en un éclair la solution à tous nos problèmes techniques. Stéphane motive l’adhésion des autres par son exemplaire dévotion. Et vous, designez-vous un cadre pour que vos collaborateurs puissent exprimer leurs talents et leurs forces ?

L’exemplarité

De mon côté, j’ai appris en expérimentant à animer un collectif, avec des réussites… et des échecs. De belles leçons ! Je me souviens d’un projet sur lequel mes partenaires et moi avions dépensé beaucoup de temps et d’énergie, un beau projet à travers lequel nous espérions changer l’expérience bien-être des collaborateurs. Nous l’avions lancé en fanfare, en créant une visioconférence sous forme de jeu télévisé. Malheureusement le nombre extrêmement faible de participants au lancement de ce projet nous a tous et toutes déçu.es, et au lieu de prendre le taureau par les cornes et de continuer à communiquer sur ce projet, je lui ai tourné le dos, le temps de faire mon deuil. Au-delà de l’échec de ce lancement, j’ai abandonné une partie de ma communauté d’experts, qui me l’ont justement bien rendu. J’ai appris que dans les temps difficiles, il était encore plus nécessaire de se tenir les coudes, parce que justement les liens ne tiennent plus qu’à l’affect, à la fiabilité, à la confiance. Et que le rôle d’un chef d’orchestre dans cette situation, c’est de rassembler, fédérer, aider à se relever et faire preuve d’exemplarité.

Conclusion

Pour conclure, si je devais lister les ingrédients d’un collectif à succès, cette liste comprendrait :

Cette liste n’est bien sûr pas exhaustive ! Mais elle révèle la façon de faire fructifier un collectif, pour que ce dernier puisse délivrer sa toute puissance. Et vous, quel.s ingrédient.s rajouteriez-vous ?

La performance de votre équipe, ça vous intéresse ?

PARLONS-EN !