J’ai eu le plaisir de créer et de coordonner le projet Matrix avec 3 de mes comparses de The Happy Collective. Pourquoi « Matrix » ? Parce que ce projet a un lien avec la collaboration hybride, mi-humaine / mi-digitale, et avec le monde du cinéma, thème que nous avons choisi pour créer des mises en situation très proches de l’univers professionnel de nos participants.


Nous avons testé ce projet l’année dernière avec pour objectif d’assurer la performance de deux équipes, à distance. Plongés dans le monde du cinéma, nos 6 participants n’ont eu de cesse de réaliser des missions ludiques mais sérieuses, pendant 3 mois. Cette aventure scénarisée leur a fourni suffisamment de matière pour prendre du recul sur le fonctionnement de l’équipe, les postures de ses membres, et apporter des changements individuels et collectifs pour gagner en efficacité.


Ce projet a été un réel succès selon les responsables de ces deux équipes. Pourquoi ? D’après mes analyses, ce succès tient à :

La sécurité psychologique : nous pouvons exprimer librement nos idées et nos opinions.

Nous, animateurs, avons créé des rendez-vous de travail réguliers toutes les deux semaines afin de garder une dynamique de groupe. Chaque réunion démarrait par un ice breaker, de façon à partager nos actualités et des informations un peu plus personnelles. Chaque réunion se terminait par une évaluation, pour que chacun puisse s’exprimer sur la façon dont il avait vécu ce moment passé ensemble. Rompus aux techniques d’intelligence collective, nous n’avons jamais hésité à partager nos émotions, nos tracas, avec authenticité et bienveillance.

Nous avons initié la même chose chez nos participants : des rendez-vous réguliers toutes les deux semaines, des opportunités de « faire connaissance », de partager leurs ressentis, de prendre du recul et de s’exprimer sur les points d’amélioration du fonctionnement de leur équipe. Notre responsabilité dans tout ça : faire preuve d’exemplarité et maintenir ce cadre de bienveillance nécessaire au partage authentique.

La confiance : nous pouvons compter les uns sur les autres pour faire un travail de qualité.

A l’issue de chaque réunion, j’envoyais une liste précise des tâches à effectuer pour la fois d’après (le fameux Qui Quoi Quand de Louis) et chaque début de réunion révisait cette to do list pour apprécier les avancées de chacun. Il est arrivé que certaines tâches ne soient pas terminées en temps et en heure, des oublis la plupart du temps… Un peu d’exemplarité de certains, un rappel aux amnésiques, et le tir a vite été corrigé !

Comment cela se traduisait-il chez nos participants ? Voilà un exemple qui m’a émue, notamment à travers les retours des collaborateurs. Parfois on n’entendait plus Alain pendant les missions d’équipe. Est-ce que les autres participants s’en inquiétaient ? Non… Ils « savaient ». La première fois, Alain concoctait un board sur Klaxoon pour faciliter la coopération de ses collègues. La dernière fois, il créait une affiche pour illustrer visuellement les réflexions créatives de ses camarades. Discret, mais toujours en support…

La clarté : nous connaissons les rôles et les objectifs de l’équipe.

Louis me rappelait constamment de dérouler les objectifs de la réunion. A chaque début de session, nous déterminions au moins un gardien du temps, un scribe, et parfois une personne en charge de recentrer les discussions lorsqu’elles quittaient un peu trop longtemps le strict cadre du projet 😊 Nous avons mis le doigt très tôt sur nos forces respectives et les avons exploitées au maximum. Louis et moi nous occupions de la stratégie et du plan pédagogique, Gaëlle apportait sa créativité aux mécanismes de jeu bien connus de Guillaume. Je donnais vie aux idées farfelues et brillantes de Gaëlle. Nous avons souvent travaillé en binôme ou en trinôme pour les tâches opérationnelles.

Ce besoin de clarté, nous l’avons transmis à nos participants. Dès le premier serious game, ils se sont rendu compte de la difficulté de mener un projet à son terme de façon efficace sans :

Une reformulation des objectifs pour s’assurer que chacun avait bien compris les enjeux

Une distribution d’un certain nombre de rôles.

Et c’est devenu un automatisme au fur et à mesure des sessions que nous avons animées ensemble.

Le sens : ce que nous faisons ensemble est important pour chacun.

Nous croyons tous les 4 dans le pouvoir de l’intelligence collective et dans l’authenticité pour avancer sur nos projets. Nous avons tous grandi au contact des uns et des autres. J’ai personnellement progressé sur ma conduite des réunions grâce à Louis ; sur ma conviction que l’expérimentation permettait d’ancrer les apprentissages grâce à Guillaume ; sur le pouvoir de l’immersion pour embarquer les collectifs grâce à Gaëlle.

Et chez nos participants ? Nicolas, l’un des managers participants, m’a avoué que les membres de son équipe n’étaient pas totalement convaincus de l’intérêt du projet Matrix avant de l’expérimenter. Pourtant, de la 2ème à la 6ème session, ils assistaient à nos animations avec entrain ! Ils discutaient même de ce qu’ils avaient vécu en session lors de leurs pauses déjeuner ou de leurs trajets en train ! C’est que les apprentissages qu’ils tiraient de ces expériences, les liens qui se renforçaient entre les membres des deux équipes, tout cela faisait sens pour eux.

L’impact : nous croyons fondamentalement que notre travail compte.

Session après session, nous avons vu nos participants mettre en place les best practices que nous leur suggérions. La réalisation des missions n’en devenait que plus fluide. Mission accomplie !

Nos participants ont vécu de façon scénarisée les mêmes situations qu’ils vivaient dans leur quotidien professionnel : des réunions de prise de décision, de planification, de brainstorming, des partages d’informations. Grâce à la prise de recul qu’ils réalisaient durant nos sessions, ils ont modifié leurs pratiques professionnelles en y intégrant leurs apprentissages. Et ce travail de fourmi a permis de renforcer leurs liens !

Ce n’est pas un hasard si l’on retrouve dans nos facteurs de réussite les 5 clés des équipes gagnantes selon Google… Et ce que nous avons vécu en équipe, nos participants l’ont vécu aussi, en miroir, jusque dans le plaisir et le fun que nous avons pris à travailler ensemble ! Prendre du recul sur notre vécu de collectif, expérimenter pour mieux transmettre, voilà la clé du succès !

La performance de votre équipe, ça vous intéresse ?

PARLONS-EN !